Mérite


J'ai tardé à écrire un nouveau chapitre.
Le mot mérite représente une très bonne particule pour faire suite à la boussole pour ne justement jamais être déboussolé. La notion de mérite est un sujet intéressant. Dernièrement, une personne a exprimé à ma table un midi une locution parfois entendue : "On n'a que ce qu'on mérite". De loin, la locution peut sembler très sotte. En réalité, elle est très puissante de signification. Parfois, la parole divine peut sortir de la bouche de nos contradicteurs, pour ne pas dire souvent. Il convient juste d'être modeste et de s'appliquer à s'interroger très régulièrement pour ne pas s'enfermer dans un système de pensée étriqué.

L'année 2019 aura été pour moi une transformation annuelle écrasante. Le 15 novembre, je fêterai le premier anniversaire d'une victoire historique sur moi-même, résultat d'une acceptation à la négociation avec la vie et tous ses aléas dont j'eus bien du mal à concéder la nécessité plus tôt, question de maturité mais également de caractère, sans doute. Dans la vie de tous les jours, notre mérite se forge constamment autour de notre niveau de curiosité, notre ouverture aux autres, la négociation avec l'environnement ou des règles, notre perspicacité et/ou encore, notre degré d'endurance. Autant de paramètres définissant l'équation de notre mérite à obtenir quelque-chose.

Quand une année ressemble à un "malheur", il convient de s'interroger positivement vers un autre paradigme envisageable bien plus constructif. Des morts spirituelles comme réelles contribuent souvent à un droit de regard sur la vie extrêmement encourageant. Les choses qui meurent ne sont jamais sans raison et surtout pas, à titre réellement malheureux, pour peu que notre éducation religieuse ne se limite pas à faire de la gymnastique dogmatique dans une église mais s'accompagne d'un véritable processus philosophique de questionnements et de recherches sur la voie de la justice.

Éclair de prévoyance :
“Dans la vie, on n'obtient jamais ce qu'on mérite; on obtient ce qu'on a négocié.”
Vikas SwarupPour quelques milliards et une roupie

En cette fin d'année 2019, je n'ai que ce que je mérite : c'est à dire le résultat de ce que j'ai encore accepté de négocier par intelligence et ce qui est soudainement devenu impossible à renégocier sur un plan personnel. En 2019, je n'ai plus souhaité négocier avec la bêtise comme la médiocrité. J'ai refusé de continuer à me faire balader en prenant le contrôle de ma vie, comme on tient bien fermement le volant d'une voiture entre les deux mains. Dans ce sens, je me suis considérablement élevé, j'ai grandi, je ne suis plus compatible avec d'anciens paramètres d'une autre vie passive et c'est heureux. Merci à cette personne pour l'éclairage : On n'a effectivement que ce qu'on mérite
Merci mon Dieu pour l'avoir possédé un instant pour me faire passer ce petit message. 

L'un de mes maîtres dans l'astronomie et dans la photographie s'est éteint le 2 novembre. Je lui dois énormément. C'est un malheur qu'il convient d'observer par sa face lumineuse d'un bonheur. En remontant vers les étoiles, pensons déjà au défunt : il a été notamment libéré de l'enfer d'une longue maladie sur terre après un chemin de vie exceptionnel de générosité intellectuelle parmi les vivants dont nombreux de ses disciples comme moi, s'en souviendront pour l'éternité. Là aussi, en termes de valeurs humaines, il convient de percevoir la richesse dans l'autre et j'ai là aussi, dans le malheur ordinaire de ceux qui restent, obtenu un petit fragment de ce que je méritais : Avoir échangé avec un personnage extraordinaire offert par Dieu au milieu d'un monde jonché de bêtise ordinaire.